La culture d’entreprise chez Apple
Première entreprise au monde à avoir atteint en 2018 la valeur de 1 000 milliards de dollars en bourse, Apple a tout réussi. Plus d’un million d’utilisateurs (voire de fans) dans le monde, des produits toujours reconnus d’une qualité extrême, il n’y a pas à dire, pour la marque, c’est une affaire rondement menée. Mais vu de l’intérieur, commence cette machine géante fonctionne-t-elle ? Quelle culture d’entreprise est mise en place pour atteindre un tel niveau ?
La culture du secret
Formule du succès prisée, et technologies enviées, Apple a de quoi craindre les regards indiscrets. À l’image d’une fuite d’information sur la sortie de l’iPhone 8, qui a coûté à la marque 50 milliards de dollars en une journée, les fuites sont nombreuses. Et quand on saisit l’immensité des enjeux économiques concernant une seule donnée, on comprend pourquoi chez Apple, TOUT est sujet à confidentialité. Le silence est imposé aux employés, et cela concerne ceux qui travaillent dans les bureaux de la Silicon Valley, comme les millions d’ouvriers qui travaillent dans les usines chinoises. Ainsi, avec cette politique de confidentialité, pas facile de savoir ce qui se passe derrière les murs de la marque la plus influente du monde de la technologie.
Une culture d’entreprise calquée sur l’état d’esprit de Steve Jobs
Iconique col roulé noir, jean classique, sourire prometteur : Steve Jobs. L’homme qui, en 1976, seul dans son garage, a fondé l’entreprise qui, des années plus tard, deviendra la plus puissante au monde. Bien plus qu’un simple fondateur ou chef d’entreprise, Steve Jobs est l’incarnation de sa marque. Il représente ses produits, et a su fédérer autour de sa marque plus que de simples clients : de véritables fans, accros pour certains.
Il est ainsi certainement le chef d’entreprise le plus apprécié, on se souvient notamment de ses fameux keynotes, événements au cours desquels il présente lui-même le lancement de ses nouveaux produits. Sa plus célèbre introduction est très certainement celle de 2007, à l’occasion de la sortie du tout premier iPhone. Rares sont les chefs d’entreprises qui se font applaudir à de très nombreuses reprises lors d’une présentation. Jobs, lui, est applaudi plus de 10 fois en moins de 3 minutes, et les cris d’encouragement, de joie, et les rires accompagnent son discours.
Pour Steve Jobs, la grande priorité est le design. Ses créations ne sont pas simplement un « téléphone » ou un « ordinateur ». Il s’agit pour lui de produits à la convergence de l’art et de la technologie. Il veut pour ses clients, des appareils qui soient aussi performants qu’ils sont beaux. Ainsi, aujourd’hui chez Apple, ce sont les designers qui imposent leurs contraintes aux ingénieurs, et non l’inverse. C’est à sa sensibilité pour l’esthétisme que l’on doit les lignes pures, lisses, et parfaites dans la sobriété de chaque produit Apple. Cette particularité différencie Apple de toutes les marques concurrentes, et bouleverse totalement la manière de travailler.
Valeurs premières : ambition et innovation
Chez Apple, on vise l’excellence dans tous les domaines. Pour Steve Jobs, « Un produit doit être parfait, ou ne pas être ». Ainsi, chaque employé est investi d’une mission, et même si les candidats se bousculent aux portes de la marque à la pomme, les places sont aussi difficiles à obtenir qu’à garder. En effet, pour pousser l’innovation à son paroxysme, l’idée de Steve Jobs (qui est toujours mise en application aujourd’hui) et se concentrer plus sur la personnalité et le potentiel d’un candidat que sur son CV. Et une fois recruté, ce n’est pas une balade de santé qui commence pour le salarié, Apple est réputé pour savoir remercier assez facilement les éléments qui ne présentent pas d’assez bons résultats ou qui n’ont pas l’air assez efficaces. Ce mode de management « à la dure » garantit à la marque de n’être toujours entouré que par les meilleurs collaborateurs possible. Aussi, l’idée du père fondateur et que l’innovation et l’initiative doit venir de tous. Il déclarait alors : « Ça n’a pas de sens d’embaucher des gens intelligents puis de leur dire quoi faire. Nous embauchons des gens intelligents afin qu’ils puissent nous dire ce qu’il faut faire ».
Dans cette ambiance de production, on ne peut pas dire qu’Apple se soit laissé tenter par une culture d’entreprise version start-up, ni par une ambiance très travaillée et développée comme chez Google par exemple. Dans les locaux du créateur de l’iPhone, le mot d’ordre… Et bien c’est « travail », tout simplement. Ainsi, même si travailler chez Apple présente bien évidemment de nombreux avantages, l’entreprise n’arrive pour l’année 2019 que 71e au classement Glassdoor. (LinkedIn, Facebook, et Google arrivent respectivement en 6e, 7e, et 8e position.)